Extrait du roman - Zorba le Grec
- Nikos Kazantzakis
Je ne te vois pas prier, Zorba.
Celui qui prie ne sera pas vu.
-Est-ce que ça veut dire que tu pries ?
• Oui... une goutte de mer ne peut se trouver que dans les profondeurs des vagues.
-Mais comment pries-tu ?
• Pensez-vous que je prie la prière d’un humble mendiant qui s’humilie à cause de ses ambitions et de ses peurs ? ...mais je prie comme un homme.
- Comment les hommes prient-ils ?
• Avec amour, je me tiens debout comme si Dieu me demandait : Qu'as-tu fait depuis la dernière prière que tu as faite pour créer une âme à partir de ta chair ? Alors je Lui soumets mon rapport et je dis : Ô Dieu, j'ai aimé un tel, j'ai caressé la tête d'une personne faible, j'ai protégé une femme de la solitude, j'ai souri à un oiseau qui chantait pour moi sur mon balcon et j'ai respiré profondément devant un beau nuage baigné de soleil. Et je continue à soumettre mon rapport jusqu’à ce que Dieu soit satisfait.
- Et s'il est satisfait.
Je lui parle comme s'il était avec moi
- Ne lui demande rien.
Il est trop généreux pour que je lui demande. Tant qu'il cherchait et trouvait l'amour, il donnait.
- Que fais-tu quand tu as peur ?
J’ai peur comme tout être humain, mais je suis certain que l’amour enlève la peur.
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